L’affiche du Mondial de l’automobile 2010, qui ouvre demain à la Porte de Versailles, présente l’image graphique d’une voiture lancée à pleine vitesse, surmontée de cette petite phrase, « le futur, maintenant ». Le champ des possibles – espace de prospective et de perspectives – ne pouvait manquer de s’en emparer. L’idée n’est pas pour autant de dresser ce soir le portrait robot de la voiture de demain, car il existe en effet sans doute peu de domaines où l’imaginaire futuriste a été aussi développé que celui des transports et d’ailleurs peu de domaine où les projections se sont avérées aussi erronées. Dans le film Blade Runner, censé préfigurer la ville de Los Angeles en 2019, c’est-à-dire dans maintenant pas très longtemps, chaque voiture est un petit aéronef particulier, accostant dans des terminaux hyper-technologiques, avant de croiser d’autres engins ayant aboli la frontière entre avion, hélicoptère, vedette fluviale, voiture de course et métro aérien. Il est pourtant possible que le bruit dominant des rues de Los Angeles en 2019 soit plutôt celui des rickshaws.