La semaine européenne de la mobilité qui débute ce vendredi est l’occasion de s’interroger sur l’évolution des rapports qu’entretiennent les français avec l’électromobilité. C’est précisément l’objet de l’enquête IPSOS commandée par Avere-France et Mobivia Groupe : « Les Français, la mobilité et les véhicules électriques ». Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’un comparatif avec les années précédentes (notamment 2014) permettant ainsi de dégager de grandes tendances d’évolution. Décryptage.
La dernière étude menée sur ce thème par Avere-France remonte à 2014. l‘étude de 2014, établissait le constat suivant : « bien que les Français aient une image de plus en plus positive des véhicules électriques, ils ne semblent pas encore prêts à franchir le cap de l’acquisition, faute d’un manque d’information ».
Depuis la France est passée en tête du marché européen du véhicule électrique La Norvège, leader du marché du véhicule électrique depuis deux ans, a été dépassée par la France au 1er semestre 2016 sur les volumes de ventes. « Sur les 6 premiers mois de l’année, 50 000 véhicules électriques ont été livrés » explique Avere-France.
Selon la nouvelle étude 2016 publiée aujourd’hui, « les automobilistes français sont mieux informés et de plus en plus enclins à passer au véhicule électrique pour assurer leur mobilité au quotidien et préserver l’environnement ». 35% des automobilistes se déclarent prêts à passer à l’électrique (+7 par rapport à 2014). 2 Français sur 5 estiment que la voiture électrique répond à leurs besoins quotidiens de mobilité. 18% des automobilistes ont déjà essayé le véhicule électrique (+6)t80% se disent prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour améliorer la qualité de l’air.
Quelle évolution de l’image de la voiture électrique?
« Les personnes sondées la trouve innovante (94%, soit +1 par rapport à la vague de sondage précédente de 2014), respectueuse de l’environnement (91%, -1) et économique à l’usage (80%, -1). Parmi les qualités du véhicule électrique les plus citées, se placent en première ligne ses bénéfices environnementaux. 73% des sondés soulignent en premier lieu l’absence d’émissions de particules, de fumées ou d’hydrocarbures. Ils plébiscitent également l’absence de bruit du moteur (42%) et le faible coût à l’utilisation (cité par 32% des sondés et 40% de ceux qui parcourent plus de 50 km quotidiennement) ».
- Une utilisation qui séduit de plus en plus ?
Selon l’étude, 70% des Français la jugent fiable, soit +11 points, et 72% sécurisante (+7). Elle est agréable à conduire pour 88% d’entre eux, soit +6 points, et pratique (66%, soit +10).
- Mais des freins persistent
Les trois fles plus cités par les personnes interrogées sont : une autonomie limitée (58%), le prix à l’achat (45%) et le manque d’infrastructures de recharge (28%). Sur ce dernier point néanmoins, 35% des sondés disent avoir la possibilité de recharger à leur domicile moyennant quelques aménagements (+4 par rapport à 2014), 20% ont connaissance d’infrastructures de recharge à proximité de chez eux, un chiffre en hausse de 7 points.
Quelle évolution du sentiment d’information perçu sur le véhicule électrique?
Le sentiment d’information progresse . 42% disent être bien informés sur la manière dont se recharge un véhicule électrique, soit 13 points de plus qu’en 2014. Ils estiment mieux connaître le prix des voitures électriques (33%, soit +4), tout comme l’offre (27%, soit +7), leur coût d’utilisation par rapport aux moteurs thermiques (25%, soit +5) ou les aides de l’État à l’achat (24%, soit +7). Seule l’autonomie des voitures électriques reste stable (35% s’estiment bien informés). Par ailleurs, les Français sont toujours plus nombreux à avoir testé le véhicule électrique, comme conducteur ou passager (18%, soit +6).
Quelle évolution des intentions d’achat?
Les intentions d’achats passent de 35%, contre 28% en 2014. Parmi ceux qui ont déjà testé le véhicule électrique, plus d’un automobiliste sur deux se dit prêt à passer à l’acte dans les prochains mois (55%, +16). Chez ceux ayant dès à présent la possibilité de recharger, la proportion d’automobilistes prêts à sauter le pas augmente aussi fortement (54%, + 12). Parmi les principaux éléments qui pourraient participer au déclenchement de l’acte d’achat, les sondés évoquent un coût à l’achat équivalent à celui d’une voiture thermique (72%), une autonomie souhaitée supérieure à 300 km (72%) ou la possibilité de recharger facilement chez eux ou à proximité (62%).
Quel lien entre mobilité et qualité de l’air?
80% se disent prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour améliorer la qualité de l’air. « Cet indicateur net témoigne d’une vraie sensibilité de l’opinion publique sur une question que les derniers grands rendez-vous environnementaux, tels que la COP 21 à Paris mais aussi les épisodes récurrents de pics de pollution et les mesures de restriction de circulation, ont mis à l’index. C’est un signal encourageant pour les promoteurs des moyens de transport à faible émission de CO2 » explique l’Avère dans son communiqué.
Les Français favorables au développement de la mobilité électrique?
77% des personnes interrogées souhaitent que leur municipalité installe des infrastructures de recharge dans les rues pour faciliter l’utilisation de véhicules électriques et 76% le remplacement des bus à essence par des bus électriques. Le soutien au développement de la mobilité électrique n’est pas limité aux habitants des grandes villes: 82% des habitants des villes de moins de 20 000 habitants souhaitent que leur municipalité développe les infrastructures de recharge.