A quelques jours du premier tour des élections municipales, voici un petit tour d’horizon des enjeux liés aux transports et des propositions des différents candidats dans 10 villes de France.
Toulon : avec l’ouverture du tunnel, la reconquête du centre-ville ?
L’enjeu principal à Toulon, c’est l’ouverture aux voitures du second tube du tunnel de Toulon. Un chantier gigantesque, 7 ans de travaux et des retards a répétition à cause du sous sol fragile et ce 12 ans après l’ouverture du premier tube nord. Coût total de ce tunnel urbain: 422 millions d’euros. 70 000 voitures et poids-lourds devraient l’emprunter chaque jour. Cet équipement devrait permettre la reconquête du centre-ville et contribuer à fortement fluidifier la circulation dans le centre-ville qui ne dispose pas de rocade de contournement et doit absorber un important trafic de transit. Ce tunnel ouvre le champ à des projets de requalification urbaine en surface et à l’arrivée espérée d’un Tramway dans Toulon/. Le maire et président de la communauté d’agglomération TPM (Toulon Provence Méditerranée), Hubert Falco, a toujours refusé de voir s’engager le chantier avant l’achèvement complet de cette infrastructure souterraine.
Rennes et sa seconde ligne de Métro
Rennes construit actuellement sa seconde ligne de métro, elle sera livrée en 2019 et réunira le Nord-Est au Sud-Ouest. L’une des particularité de Rennes, est d’avoir intégrer les problématiques de transports, de mobilité dans des chantiers d’aménagements urbains qui mêlent innovations technologiques, architecturales et environnementales. L’agglomération a initié deux projets urbains emblématiques à chaque extrémité du tronçon. Destinés à assurer des liaisons transversales et reconstituer la couture du tissu urbain, ViaSilva et La Courrouze. Ces éco quartiers sont montrés comme des laboratoires, l’exploration d’une nouvelle façon de penser la ville durable de demain. En 2017, la ligne à grande vitesse (LGV) mettra Paris à 1h25 de Rennes. Autre chantier en cours pour 2020, le futur Pôle d’échanges multimodal. Principal nœud d’échanges de la Bretagne.
Bordeaux. Et maintenant les boulevards
Le maire sortant Alain Juppé met en avant son bilan et la reconfiguration du centre ville et souhaite pour son prochain mandat « s’attaquer aux boulevard » durant toutes la mandature, circulations pour les vélos et installation de parkings relais. Alain Juppé demande notamment de nouvelles infrastructures de transport, comme une ligne « de pont à pont, qui passe par le nouveau pont Chaban-Delmas et le futur pont Jean-Jacques Bosc. De son côté le candidat socialiste Vincent Feltesse, qui préside par ailleurs la Communauté urbaine, souhaite terminer « de mailler la ville » en transports en commun.
Montpellier. Après le tramway, le tramway
Montpellier a fait depuis longtemps le choix du tramway, la construction d’une nouvelle ligne va débuter cette année : 15,7 kilomètres de voies pour un montant de 350 millions d’euros, dont 234 financés par l’agglomération. Le stade de rugby sera ainsi enfin desservi. En 2017, Montpellier comptera cinq lignes de tram, comme en… 1900. Il est vrai qu’à l’époque ces dernières ne desservaient que le centre et la périphérie proche de la ville.
Nantes. La question des places de stationnements
Dans cette ville verte, Les enjeux tournent beaucoup autour de nouvelles places de stationnement du prix de ces places, ainsi que du prix des transports. Johanna Rolland la candidate socialiste met l’accent sur les places de parking a créer :1 000 nouvelles places de stationnement, 5 000 vélos en libre-service, la candidate entend aussi développer les connexions entre les quartiers avec bus et tram, pour désengorger le centre. Pascale Chiron, la tête de liste des verts propose « un ticket unique pour garer sa voiture sur un parking et prendre un transport en commun. » » Laurence Garnier, la candidate UMP, s’attaque aux prix des transports et propose aussi « un ticket famille à 5 euros pour quatre personnes ». Finalement ce qui départage les trois candidates c’est plus leur position sur le projet de Notre dame des landes. Face aux écologistes, le PS, et l’UMP, défendent le projet d’aéroport.
NICE. Le tunnel du tram fait débat
Au cœur des enjeux a Nice c’est le projet de la ligne 2 du tramway, projet du maire sortant Christian Estrosi. Ce qui cristallise toutes les critiques, ce sont les 3km de tunnel, de la ligne enterrée, jugé trop risqué par les opposants. L’investissement est estimé à près de 800 millions d’euros.
Toulouse. La guerre du métro
Au cœur des enjeux de transports à Toulouse, la guerre, qui date d’une trentaine d’année entre partisans du métro et du tramway. Jean-Luc Moudenc, le candidat de l’UMP a ressorti l’idée de troisième ligne de métro. Et décidé d’en faire son cheval de bataille pour tenter de reprendre le Capitole au socialiste Pierre Cohen, fervent partisan du tramway. en 1983, Dominique Baudis avait mis la main sur la ville en jouant la carte des transports souterrains, quand ses adversaires socialistes préféraient un réseau en surface. Débat sur un deuxième contournement autoroutier. C’est sur les transports que le débat est le plus vif cette année car l’agglomération est très embouteillée. Pour fluidifier la rocade, Jean-Luc Moudenc UMP veut relancer le projet de deuxième contournement autoroutier. Pierre Cohen, estime que cette autoroute serait inutile puisque 85 % du trafic de la rocade est interne à l’agglomération. Il préconise plutôt le développement des transports en commun dans le Plan de déplacement urbain (PDU), qui programme 1,8 milliard d’euros d’investissements de 2012 à 2020.
LYON et le métro
À Lyon, la ville qui a inventé le vélo en libre service, c’est le métro qui fait son grand retour et qui permet aux candidats de se différencier ou de s’opposer. La modernisation de ce mode de transport dans la capitale des Gaules constitue l’un des thèmes majeurs de cette campagne pour les municipales. Le candidat UMP à la mairie de Lyon, Michel Havard a dégainé le premier en annonçant l’ouverture d’une nouvelle ligne de métro en centre-ville. Celle-ci relierait la gare Saint-Paul à la gare de la Part-Dieu en passant par l’hôtel de ville et connecterait l’est et l’ouest de l’agglomération. Le maire sortant Gérard Collomb n’a pas tardé à répliquer en proposant, à la surprise générale, l’idée d’une nouvelle ligne de métro dans le cinquième arrondissement, précisément celui où se présente Michel Havard. Réplique des verts qui eux souhaitent un téléphérique aérien plutôt que le métro. Autre enjeu : le bouclage du périphérique lyonnais, la maire sortant propose de construire le tronçon manquant entre le Valvert et Saint-Fons, de déclasser l’autoroute A7 sous Fourvière pour en faire un « boulevard urbain paysager », d’installer « 1 000 véhicules électriques en libre service »
Marseille. On prolonge le métro
Chez le candidat socialiste on trouve en bonne place le prolongement du métro. Samia Ghali, est très attachée au désenclavement nécessaire des quartiers Nord, la sénatrice-maire des 15e et 16e arrondissements avait, en novembre dernier, fait du prolongement du métro jusqu’à l’Hôpital Nord l’un des préalables à son ralliement à Patrick Mennucci. Rien d’étonnant à ce que la mesure figure donc en bonne place dans le projet socialiste. Un tramway rallierait, par ailleurs, la Castellane (au nord de la ville) à la Rouvière (au sud). L’équipe de Jean-Claude Gaudin promet, elle-aussi, ces mêmes prolongements. Et la finalisation des projets en cours: tramway sur la rue de Rome, métro jusqu’à Capitaine-Gèze. Par ailleurs, la gauche souhaite mettre en place la gratuité des transports pour les jeunes de moins de 26 ans. Ce que refuse la droite qui y voit un « surcoût de 18 millions d’euros entrainant nécessairement un hausse des impôts locaux. »
Paris. Ca rassemble pas mal à Paris
La question du transport rassemble plus qu’elle ne divise, les deux principales candidates Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet sont globalement d’accord sur la réduction de la place de la voiture en ville avec quelques nuances. Sur le sujet, Anne Hidalgo s’inscrit dans la continuité. «Nous voulons poursuivre ce que nous avons fait depuis dix ans», a-t-elle expliqué, défendant la fermeture à la circulation d’une partie des voies sur berge. Pour promouvoir le recours à la voiture électrique, elle a suggéré la gratuité du rechargement le soir, sur les bornes Autolib
En matière de circulation automobile, La candidate UMP préfère distinguer les quartiers : le coeur de paris, où «l’essentiel des trajets doit se faire en majorité en transports alternatifs à la voiture» et «d’autres quartiers où il faut que la voiture circule». Il faut également, selon NKM, «créer un système alternatif dans les voies sur berges».
Les jeunes électeurs ne sont pas oubliés, NKM les voudraient dans le métro, elle propose la gratuité des transports en commun aux étudiants. De son côté Anne Hidalgo propose d’offrir aux moins de 25 ans, détenant un permis de conduire un abonnement d’un an au service Autolib.