Trop ou pas assez de voitures ? Trop ou pas assez de trains ? Trop ou pas assez d’avions ? Trop de piétons sur les trottoirs ? Trop de monde dans la gare ? Bref, avons-nous besoin de plus de mobilité ? Ou au contraire de moins? Un nouveau concept apparait, celui de la « démobilité » et des expérimentations suivent.
L’option de « démobilité » consiste à diminuer les mobilités subies, en favorisant les mobilités choisies », explique Bruno Marzloff, sociologue, créateur du groupe Chronos, dans son livre « Sans bureau fixe. Transitions du travail, transitions des mobilités ». On retrouve ici toute l’ambivalence du terme entre une mobilité choisie et une mobilité subie.
Dans mon ouvrage « Les défis du futur », regards croisés sur nos mutations industrielles, ( Ed Nouveau Monde éditions janvier 2013), Bruno Marzloff expliquait déjà que : trop de mobilité subie tue la mobilité choisie. Ainsi, l’Ile-de-France, détient un record : celui de l’intensité en temps de déplacement, avec le nombre de déplacement le plus faible. Quand vous rentrez le soir après deux heures de déplacement domicile-travail vous n’avez plus envie de bouger. La question se pose d’inverser le processus, comment on change de modèle. Comment consolide t-on la mobilité choisie au détriment d’une trop forte mobilité subie ?
Afin de diminuer cette part de déplacements obligés et d’accroitre les déplacements choisis, la SNCF a lancé, en décembre dernier une expérimentation autour du « décalage des horaires » à la Plaine Saint-Denis.
Les employés du siège social de SFR, en Seine-Saint-Denis, peuvent désormais travailler en horaires décalés, de 7 h à 15 h au lieu des traditionnels 9 h-17 h. Ce lieu d’expérimentation a été choisi parce qu’il draine chaque jour près de 195 000 employés. Résultat : des transports en commun saturés. En Île-de-France, le taux d’occupation aux heures de pointe peut atteindre 250 % sur certains axes, alors qu’il avoisine 40 % en moyenne le reste du temps. À terme, l’objectif de cette expérimentation est « d’effacer » 10 % de la demande de transport aux heures de pointe. Pour en savoir plus sur cette expérimentation voir ici
Ce concept n’est pas neuf, il a a déjà été testé à Rennes où l’université a décalé les horaires de cours afin de fluidifier le métro. Pour en savoir plus c’est là
Enfin, mettre en pratique ce concept de démobilité, passent aussi par d’autres solutions, comme celle du travail dans des « tiers-lieux », c’est-à-dire dans des bureaux partagés, à mi-chemin entre le domicile et le lieu de travail et à proximité de gares de la deuxième couronne parisienne. Douze sites devraient voir le jour fin 2016 en Ile-de-France . Une illustration ici