Faire rouler des voitures autonomes sur route ouverte, et non pas sur des pistes privées, au milieu du trafic, voilà le défi relevé par les organisateurs du congrès mondial ITS, dédié aux transports intelligents, qui se tiendra à Bordeaux du 5 au 9 octobre.
Il fallait pour cela obtenir une dérogation à la loi, plus précisément à la convention de Genève qui impose au conducteur d’être maître de son véhicule en permanence quelles que soient les circonstances et qui interdit donc la circulation des voitures autonomes. « Nous avons obtenu les autorisations nécessaires de la part de la préfecture et de l’Etat pour rouler en milieu urbain« , explique la direction du comité d’organisation bordelais du 22ème congrès mondial ITS.
Résultat, Plusieurs voitures autonomes, seront intégrées dans le flux de circulation automobile de Bordeaux, notamment autour du quartier du Lac, durant ces 5 jours de test. Ces véhicules « immergés » dans le trafic seront identifiables grâce à une immatriculation spécifique (W), mais pour des questions de sécurité, un conducteur professionnel sera présent dans chacun des véhicules pendant toute la durée des tests.
Trois prototypes français en route libre
Akka Technologies, société de conseil en ingénierie fera rouler son démonstrateur Link in City, développé à partir de son prototype initial Link & Go. Les concepteurs de Link & Go présente leur prototype comme étant le concurrent de la Google Car. Son look n’est pas très éloigné en effet de la voiture du géant de l’internet. Ce véhicule à propulsion électrique se repère grâce à ses capteurs par rapport à l’environnement et dispose d’une cartographie 3 D, ainsi que d’un GPS de précision centimétrique, il est aussi connecté (Wi-Fi, 4 G). Il dispose de moyens de communication permettant de dialoguer avec l’infrastructure et de recevoir des informations sur le trafic à Bordeaux, ainsi que des services reposant sur l’open data, le big data et le cloud. En mode autonome, il est possible de faire des visioconférences pendant que l’électronique gère la conduite. Les passagers peuvent aussi faire pivoter les sièges dos à la route et discuter entre eux. ( Mais il n’est pas certain que cette dernière option soit autorisée à l’occasion des tests du mois d’octobre à Bordeaux). voir ici la vidéo
Valeo, l’équipementier français qui a développé un premier véhicule autonome en début d’année pour le CES de Las Vegas, puis un second qui a été montré à Paris avec l’aide de son partenaire Safran (tous deux sur la base de modèles Volkswagen), fera rouler un autre véhicule automatisé sur la rocade de Bordeaux.
L’Institut de Transition Energétique (ITE) VEDECOM, présentera son premier prototype de véhicule électrique autonome. Les visiteurs pourront ainsi exprimenter la mobilité autonome et durable en conditions réelles de circulation péri-urbaine. Né en février 2014, l’ITE VEDECOM a pour vocation à créer de l’innovation performante pour la mobilité durable à travers 3 domaines d’activité stratégiques : véhicules électriques et leurs écosystèmes, véhicules autonomes connectés, infrastructures et services de mobilité. Le congrès de Bordeaux sera la première présentation des innovations VEDECOM.
D’autres prototypes, notamment de navettes autonomes, et de mini bus sans chauffeur seront présentés, uniquement en circuit fermé.
Portes ouvertes au public le 08 octobre.