La revue TEC MOBILITE INTELLIGENTE datée du mois d’avril est en ligne. A découvrir dans ce numéro un dossier consacré à la sécurité et à la mobilité : « comment le numérique change la donne ». A lire également l’entretien avec Antoine Picon et sa vision décapante de la ville numérique.
Le Smartphone s’impose désormais comme un prolongement de soi, il partage notre quotidien et accompagne nos déplacements, il a même pris sa place dans l’habitacle de nos véhicules et les applications dédiées aux transports se multiplient. Plus globalement, qu’il s’agisse d’applications mobiles, de nouvelles pratiques de la mobilité, d’ITS coopératifs, ou de véhicules autonomes, le numérique bouscule les enjeux liés à la sécurité de nos déplacements. Comment les systèmes de transports intelligents réinterrogent la sécurité routière ? Quelle est la promesse du numérique ? C’est à ces questions qu’est consacré le dossier de ce nouveau numéro » Mobilité et Sécurité : comment le numérique change la donne ».
Antoine Picon : Grand Témoin
A découvrir également l’entretien d’Antoine Picon Ingénieur de formation, architecte, historien et professeur à Harvard Graduate School of Design. Il livre sa vision décapante de la ville numérique.
extraits :
Dans vos travaux, vous défendez l’idée selon laquelle il faut désormais « penser autrement les infrastructures de la mobilité ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Il me semble en effet que la mobilité intelligente rompt avec la thématique de la ville des réseaux héritée du 19e siècle dans laquelle on pensait en terme de flux. Il faut privilégier aujourd’hui une pensée en termes d’occurrences, d’évènements et de scénarios. C’est une autre conception des infrastructures urbaines qui se dessine progressivement et Über en est une illustration assez significative. Cette plate-forme de rencontre entre des chauffeurs qui ont une offre de mobilité et des usagers qui ont une demande de mobilité gère un système d’évènements dans laquelle la notion même de flotte a moins d’importance que la plate-forme elle-même. L’exemple de la géolocalisation permet également d’illustrer cette pensée en termes d’occurrences et d’évènements. Avec le GPS, la notion d’itinéraire tend à s’imposer au détriment d’un repérage fondé sur la maille routière. Peu importe que vous soyez sur une route départementale, nationale, une voie rapide ou une autoroute. Ce qui compte désormais, c’est la place de telle ou telle séquence au sein d’un enchainement indifférent à la logique du réseau routier. Les concepteurs de systèmes de transport explorent ainsi des directions inédites conduisant à des solutions plus flexibles que les réseaux traditionnels.
La mobilité deviendrait donc une affaire de «scénario». C’est bien cela ?
Mon argument est de dire que dans la ville numérique on peut de plus en plus enregistrer de choses qui se passent ou de traces de ce qui arrivent. A partir de là, on peut construire des images plus globales de ce que j’appellerais des situations. On peut alors construire des modèles, bâtir des scénarios. Oui, le futur de la ville sera effectivement plus une affaire de scénario que de plan.
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