Les Assises nationales de la mobilité ont été officiellement lancées mardi 19 septembre au palais Brogniart. Elles doivent fixer les nouvelles priorités en matière de mobilité à l’horizon 2030. Objectif affiché : donner la priorité aux mobilités du quotidien.
Tous les acteurs de la mobilité, acteurs publics et acteurs privés se sont se retrouvés mardi 19 septembre à Paris au Palais Brogniart pour le lancement officiel des Assisses Nationales de la Mobilité. Ces assises associent jusqu’au mois de décembre, usagers, opérateurs, collectivités et ONG. Ce grand débat national a pour objectif de préparer le texte de la future loi des mobilités prévue au premier semestre 2018 et annoncé par le Président de la République.
Pour Elisabeth Borne, « c’est une véritable révolution des mobilités que nous devons opérer, ce qui appelle incontestablement une mise à jour de nos politiques ». Lors de son discours d’ouverture la ministre des transports a notamment précisé que :
» Mettre à jour nos priorités, c’est aussi avoir une feuille de route claire en matière d’innovation. Je veux que l’on profite de ces 3 mois pour approfondir plusieurs ruptures technologiques dans nos mobilités notamment le véhicule autonome, le big data, l’intelligence artificielle, les blockchains…L’objectif est de pouvoir identifier très rapidement toutes les mesures susceptibles de libérer la créativité de nos territoires, de nos entreprises et de nos opérateurs. Je veux que nous apportions de nouvelles réponses de mobilité à nos concitoyens, à moindre coût et en optimisant nos infrastructures. Nous devrons aussi nous appuyer sur les expériences internationales ».
Les 6 thèmes des Assises :
- l’environnement – des mobilités plus propres pour réduire l’empreinte environnementale des déplacements ;
- le numérique – des mobilités plus connectées pour accélérer la révolution numérique dans les transports afin d’anticiper les mutations de la mobilité ;
- les fractures sociales et territoriales – des mobilités plus solidaires pour réduire les fractures territoriales, pour faire de la mobilité physique un moteur de mobilité sociale ;
- l’intermodalité, des mobilités cohérentes et complémentaires pour mieux articuler toutes les offres pour les rendre plus attractives et offrir une vraie alternative à la possession d’un véhicule individuel ;
- la sécurité et la sûreté – des mobilités plus sûres pour réduire les accidents et les risques liés aux mobilités ;
- la gouvernance et le financement – des mobilités plus soutenables pour équilibrer les modèles économiques, dégager des ressources financières à la hauteur des besoins et rendre la gouvernance plus efficace.
Une plate forme en ligne
Une plateforme en ligne est ouverte au public. Elle a pour objectif de permettre à tous de participer à la consultation
En parallèle, pendant les Assises nationales de la mobilité, plusieurs ateliers sont mis en place :
- des ateliers territoriaux sont organisés sous la forme d’une quinzaine de réunions publiques ouvertes à tous ;
- des ateliers thématiques sur les 6 thèmes des Assises ;
- des ateliers de l’innovation pour donner la parole à tous ceux qui développent des nouvelles solutions de mobilité.
Les Assises prévoient également un Conseil d’orientation des infrastructures pour préparer une future loi de programmation et de financement des infrastructures.
Un changement de vocable
Fin des «grands projets d’infrastructure », optimisation des réseaux existants et priorité à « la mobilité du quotidien ». Le changement de vocable ( et de paradigme) avait été amorcé par le Président de la République lui-même le 1er juillet dernier lors de l’inauguration de la nouvelle ligne TGV Paris-Rennes :
« Le combat que je souhaite engager pour les années à venir, c’est celui des transports du quotidien, c’est celui de l’ensemble des mobilités prioritaires à mes yeux. En quelque sorte, en venant inaugurer ce grand projet ce soir et ceux de la journée, je suis en train de vous dire : le rêve des cinq prochaines années ne doit pas être un nouveau grand projet comme celui-là ; ou plus exactement si c’est cela ce que je vous promettais ce soir, quelque part je vous mentirais ; et nous avons vécu dans le secteur sur beaucoup de mensonges parce que ces dettes accumulées, un jour, quelqu’un les paiera ; parce que les ouvertures se poursuivront ; parce que nos défis sont toujours les mêmes et eux aussi accélèrent ; parce que votre mobilité change ; et parce que la réponse aux défis de notre territoire n’est pas aujourd’hui d’aller promettre des TGV ou des aéroports de proximité à tous les chefs-lieux de département de France, mais c’est bien de repenser, de réarticuler les mobilités du XXIe siècle, la capacité à rejoindre le point le plus pertinent pour une ville qui n’est pas toujours la capitale. (…) Tous nos concitoyens qui vivent autour des grandes métropoles où nous n’avons que trop peu fait les contournements, l’aménagement des voies ou des transports et qui se disent : ils ouvrent une formidable ligne, c’est superbe pour les Bretons, mais moi mon quotidien il est fait d’heures de transport avec parfois du risque, avec du temps perdu, avec des retards cumulés, c’est insupportable ! »