A quelques jours de l’ouverture de la COP 21, la France a présenté son premier budget carbone pour les transports. Ce secteur constitue un enjeu primordial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Très émetteurs de gaz à effet de serre, les transports sont à l’origine de près de 25% des émissions au niveau mondial.
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A Paris, du 29 novembre au 12 décembre prochain, les États vont tenter de se mettre d’accord pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici la fin du siècle. Pour atteindre cet objectif ils doivent prendre des mesures drastiques afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables de ce réchauffement climatique.
Le transport est en première ligne de cette conférence mondial sur le climat. Ce secteur gourmand en énergie est à l’origine de près de 25% des émissions au niveau mondial et le transport routier concentre à lui seul 95% des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
La stratégie nationale bas carbone
Lors du Conseil des Ministres du 18 novembre, la ministre de l’écologie Ségolène Royal a présenté la « stratégie nationale bas carbone » de la France. Un décret qui fixe les premiers budgets carbones de la France à horizon 2028.
Les « budgets carbone » sont les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre fixés par périodes successives de 5 ans, pour définir la trajectoire de baisse des émissions. Ils sont déclinés par grands domaines d’activité (transport, logement, industrie, agriculture, énergie, déchets).
Pour les transports, la stratégie nationale bas carbone vise, sur la période 2015-2028, la réduction de 29 % des émissions de gaz a effet de serre.
Par quels moyen? Trois leviers pour y arriver
- Améliorer l’efficacité énergétique des véhicules, comme le véhicule consommant 2 litres par 100km ou le développement des véhicules propres (voiture électrique, biocarburants, etc.).
- Privilégier les systèmes de transports intelligents. Les STI peuvent contribuer à lutter contre le réchauffement climatique. Ils peuvent notamment accroitre les capacités de transport plus rapidement et à moindre cout que l’extension des infrastructures physiques. On y retrouve les projets de voitures autonomes, les solutions qui permettent d’optimiser la gestion des réseaux de transports, les solutions prédictives de stationnement, ou de gestion de la logistique…
- Encourager le changement de comportement, en partageant sa voiture (covoiturage) ou en partageant une voiture ( autopartage), en favorisant les alternatives à la voiture individuelle en développant des modes doux, le vélo ou la marche à pied et en encourageant « le report modal pour le fret ».
Loi sur la transition énergétique
Ces différents leviers sont inscrits sous forme de mesures dans le volet transport de la loi sur la transition énergétique votée en aout 2015 par le parlement. On y retrouve notamment des mesures en faveur du développement des véhicules propres, du covoiturage et de la pratique du vélo.
- Dynamiser les ventes de véhicules électriques : le gouvernement a mis en place depuis le 1er avril 2015 un “super bonus” de 10.000 euros pour l’achat ou la location d’un véhicule électrique de plus de deux ans en échange de l’abandon d’un véhicule diésel possédé depuis au moins un an et mis en circulation avant le 1er janvier 2001. La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a annoncé en octobre que le dispositif allait être bientôt étendu aux véhicules de plus de 10 ans.
- Un renforcement des infrastructures de charges : 7 millions de bornes de recharge doivent être installées d’ici 2030 pour répondre à la hausse attendue d’utilisation de ces véhicules. Plus de 10000 sont déjà installés en 2014.
- Monter l’exemple. L’État et les entreprises publiques devront se doter de 50% de véhicules à faibles niveaux d’émissions, lors du renouvèlement de leurs flottes d’engins lourds en 2017.
- Encourager le covoiturage : les entreprises de plus de 10 salariés auront également l’obligation de mettre en place un plan mobilité visant à réduire les déplacements ou à encourager le covoiturage.
- Encourager le pratique du vélo Une indemnité kilométrique sera accordée aux salariés privilégiant le vélo pour se rendre au travail.