Comment améliorer la mobilité inclusive dans les zones peu denses ? Quelle place de la voiture électrique et partagée ? Comment des hubs pourront réellement améliorer l’intermodalité des personnes et des marchandises ? Bref, comment imaginer l’évolution de la mobilité à 2030? Tel est l’objectif de l’étude prospective « les nouveaux usages de mobilité , les pistes d’évolution et les opportunités pour les infrastructures routières et ses acteurs » réalisée par le cabinet d’étude et de prospective Chronos pour Routes de France.
Il ressort de cette étude que les principales attentes des acteurs sur l’évolution des infrastructures routières sont les suivantes :
- Un entretien régulier, une qualité du marquage et de la signalisation, des routes sécurisantes et sécurisées, des solutions techniques plus économes et réduisant l’empreinte environnementale;
- Une adaptation des infrastructures aux nouveaux parcs de véhicules : hybride, mix énergétique, induction, connectivité;
- Des aménagements spécifiques pour le vélo, le véhicule autonome (site propre pour navettes), la création de hubs multimodaux (pour les personnes et les biens), des acheminements des colis et/livraisons en ville;
- De nouveaux modèles économiques : infrastructure routière devenant centre de profit (énergie, données, services…), création de filiales communes pour la gestion de hubs multimodaux;
- Un apport du numérique et des données : adaptation de l’infra pour répondre aux outils type MaaS, un référencement numérisé des routes, un observatoire des usages, des capteurs renseignant l’état des chaussées et les flux, une gouvernance partagée des données, des aides à une conduite plus sûre, la régulation dynamique des flux.
En 2030, quels changements majeurs possiblement ?
Du côté des véhicules :
- Le passage à l’électrique est une hypothèse partagée (voiture et deux-roues) pour une part de marché de 10% contre 1,5% en 2018, ce qui suppose des solutions de recharge fixes et dynamiques, une diminution du coût d’achat, des contraintes sur le thermique.
- Une petite majorité pense que le véhicule autonome se développe sous forme de navettes à faible vitesse dans les grandes villes et un consensus se dégage sur le fait que les infrastructures routières dédiées au véhicule autonome sont en capacité de le guider.
- Le bannissement de la voiture solo dans les villes à l’exception des « villes centre » des métropoles ne fait pas consensus, mais l’interdiction attendue du véhicule thermique de livraisons en ville fait consensus.
Du côté des mobilités actives, légères ou partagées :
- On constate très majoritairement la généralisation du vélo (notamment grâce au VAE) et de la glisse urbaine en ville et en périphérie et 20% des routes départementales favorisent cette évolution (soit 70 000 kms à l’échelle nationale).
- Pas de consensus sur l’usage intensif des services de voiture partagée.
Du côté du stationnement, des stations et des hubs
- Une grande majorité pense à un développement de stations intermodales ou à des hubs qui s’appuient sur des espaces existants ou à créer offrant un de nombreux services (dont tiers lieux) et l’accès aux offres de mobilité alternative (infrastructures piétonnes, cyclables ou glisse, parkings relais covoitureurs, bornes de recharge, navettes autonomes, logistique urbaine,…)
- Une forte évolution sur le stationnement en centre-ville des métropoles et donc de l’espace public, du fait de leur transition en zones de dépose minutes ou de leur suppression (longue et moyenne durée) ; l’intensité de cette évolution est moins partagées pour les moyennes et les grandes villes.
Sur le partage de la voirie
- Des voies dédiées pour navettes vers les centres villes
- Des pistes cyclables sécurisées et sans « coupures » – Une gestion dynamique des routes et des voiries. Sur les services de mobilité et leurs outils
- Les services de mobilité à la demande dans les zones périurbaines et rurales explosent ; ils sont assurés par des particuliers, des associations, des opérateurs de mobilité et des VTC
- Des packs de mobilité et des assistants personnels de mobilité MaaS sont à la disposition des usagers
- Existence de plates-formes de données à l’échelle régionale : services, usages, flux, état des chaussées… – Les entreprises accompagnent leurs salariés vers une mobilité durable.
Retrouvez sur le site de Routes de France les différentes synthèses de l’étude