Traverser une vallée, franchir un col, atteindre une zone reculée : les montagnards ont depuis toujours été confronté à la question du déplacement. La mobilité, défi permanent pour les espaces montagnards et aussi un véritable laboratoire de la mobilité urbaine.
Et si les montagnards pratiquaient la mobilité durable depuis fort longtemps, sans d’ailleurs forcement le savoir? Sous la contrainte géographique ils ont ainsi développé le transport par rail mais aussi le téléphérique. Les projets de transports par câbles deviennent désormais des projets urbains ( voir le post : téléphérique : Et si la montagne inspirait la ville ? ). Par ailleurs, les questions d’inter modalité sont depuis longtemps au cœur des enjeux des déplacements vers les stations de ski, (avec la mise en place de navettes de bus depuis les gares routières) et la pratique du covoiturage pour rejoindre les pistes s’est développée bien avant l’essor qu’on lui connait aujourd’hui. La mobilité électrique, elle aussi, s’installe en montagne, ( voir le post : Et si la mobilité électrique gagnait la montagne? . Val d’Isère a ainsi organisé la semaine dernière le premier salon de la voiture électrique.
La montagne face au défi de la mobilité
Si la montagne est depuis longtemps un véritable laboratoire de la mobilité urbaine, la question de la mobilité est et reste un défi pour les espaces montagnards , explique l’Institut de la Montagne dans une note intéressante à retrouver ici » :
« En lien avec l’importance de la démographie et des activités humaines qui y sont implantées, les vallées de montagne, en raison de leur topographie, se retrouvent souvent être des lieux de vie, des voies de circulation quotidienne, touristique, mais aussi de grands axes de transit européen. Elles se retrouvent donc, parfois bien malgré elles, être le théâtre d’enjeux qui peuvent donner aux populations locales le sentiment de ne plus maîtriser leur destin et d’en subir seulement les contraintes »
Comment alors répondre à l’inégalité territoriale en terme de transport, mais aussi de pollution? Comment améliorer l’offre de mobilité durable ? Le projet Move and Green qui s’est déroulé pendant trois ans du mois de janvier 2012 au mois de décembre dernier, été consacré à ces questions. 51 initiatives ayant permis d’améliorer la mobilité dans les zones rurales et de montagnes ont été collectées Vous pouvez les retrouvez ici
En voici quelques unes, à titre d’exemples, présentées sur le site de l’institut de la montagne.
• Qualité de l’air et mobilité douce : deux nouvelles mesures décidées par le Conseil Municipal de Chamonix le 31 janvier 2015 afin de mettre en œuvre un itinéraire cyclable de 18 km, entre Argentière et Taconnaz et décision d’équiper les services communaux de véhicules électriques ou hybrides.
• Développement des alternatives à la voiture individuelle imaginées en cohérence et en concertation avec les habitants : combinaison de modes de transport avec l’exemple de Mobi’Savoie, site destiné à informer les voyageurs sur l’offre en transport collectif en Savoie.
• Transport à la demande type « Facilibus » au Pays du Mont-Blanc, dans le Massif du Pilat ;
• Covoiturage–autopartage accompagné par les pouvoirs publics en construisant des aires de stationnement dédiées mais aussi pour se déplacer en station comme à Tignes.
• L’usage d’internet et des services de livraison pour limiter les déplacements.
• Stimulation de l’utilisation du vélo et de la pratique de la marche sur courtes distances dans certains espaces.
• L’initiative portée par Mountain Wilderness et Camptocamp « changerdapproche.org » qui ouvre la voie à plus de 13 000 itinéraires en montagne accessibles en transports en commun. Cela permet de bénéficier aujourd’hui de la plus grande base de données européenne en faveur de la mobilité douce et de l’écotourisme en montagne.