La municipalité écologiste de Grenoble décide de ne pas renouveler son contrat avec le groupe d’affichage et de mobilier urbain JC Decaux. Cette annonce, qui était une promesse de campagne du maire, Eric Piolle, est « une première européenne pour une grande ville », explique la mairie : « La municipalité fait le choix de libérer l’espace public grenoblois de la publicité en développant les espaces d’expression publique et ne lance pas de nouvel appel d’offre pour de l’affichage publicitaire. »
Entre janvier et avril 2015, 326 panneaux publicitaires seront ainsi déboulonnés par le groupe JC Decaux, dont 227 «sucettes» (de moins de 2 mètres de haut), 20 colonnes, et 64 grands panneaux de 8 mètres carrés.
Au total, 2.051 mètres carrés de panneaux publicitaires disparaîtront définitivement de l’espace public grenoblois. Les espaces sur les abribus ne sont en revanche pas concernés dans l’immédiat, le contrat signé entre JCD ecaux et le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l’agglomération grenobloise ne prenant fin qu’en 2019.
A la place des panneaux démontés, la métropole rhône-alpine de 160.000 habitants promet de planter «une cinquantaine de jeunes arbres avant le printemps».
Par ailleurs, la municipalité devrait, également à partir de janvier, rencontrer les acteurs locaux (associations, acteurs culturels) pour «convenir avec eux des meilleurs lieux d’implantation du futur dispositif» qui sera consacré à l’affichage libre, culturel et municipal. Ces nouveaux affichages seront de dimension plus petites «non plus à la seule attention des automobilistes, mais aussi à celle des piétons», indique à l’AFP Lucille Lheureux, adjointe en charge des espaces publics de Grenoble
Demain, quel affichage dans l’espace public ?
La nouvelle municipalité souhaite développer un affichage « alternatif » dans la ville. Aujourd’hui, les différents acteurs sont en situation de concurrence pour l’affichage sur les panneaux d’expression libre. Cette situation, entretenue par l’étroitesse des espaces qui leur sont réservés, revient au final à pénaliser l’ensemble des acteurs. Dans les mois à venir, la Ville proposera aux Grenobloises et aux Grenoblois, et au vote du Conseil municipal, un nouveau dispositif qui pourrait distinguer différents types d’affichage « libre » :
– Le Culturel « commercial » (gros spectacles payants, Palais des Sports, Summum, etc. )
– L’expression associative y compris culturelle
– L’expression d’opinion (citoyenne, politique, syndicale,
Ce nouveau dispositif permettra également de réguler la concurrence entre des messages qui ont tous leur place dans l’espace public.
Par ailleurs, des mobilier à taille humaine, seront proposés pour l’affichage municipal, les plans de ville et de quartiers, l’évènementiel municipal et les partenaires culturels de la Ville (musée, MC2, Assises Citoyennes, etc.).
« Comme sur l’ensemble des politiques portant sur le quotidien des habitants, la méthode utilisera sera la concertation, et le dialogue permanent : les lieux d’implantation de ces nouveaux mobiliers seront choisis en lien avec tous les acteurs concernés : habitants, associations et acteurs culturels notamment », explique la mairie.
Aujourd’hui
Aujourd’hui, les différents acteurs sont en situation de concurrence pour l’affichage sur les panneaux d’expression libre. Cette situation, entretenue par l’étroitesse des espaces qui leur
Avec la fin de ce contrat, «la ville se prive de 6 millions de redevance sur 10 ans», soit 600.000 euros par an. «Et elle prive aussi ses habitants d’un service d’information, puisque la moitié des panneaux servait à de l’affichage de la municipalité», a pour sa part déclaré dimanche à l’AFP le directeur Stratégie, Études et marketing de JC Decaux, Albert Asseraf.
Des chiffres toutefois contestés par la mairie de Grenoble: «en raison de l’effondrement des recettes publicitaires traditionnelles, avec la concurrence notamment d’internet, la redevance à laquelle on pouvait s’attendre, en cas de nouveau contrat, n’était que 150.000 euros et non plus de 600.000 euros comme c’était le cas entre 2004 et 2014», assure Lucille Lheureux. Un montant que la mairie a «déjà économisé sur les frais de protocole et la baisse des indemnités des élus.
Sao Paulo, au Brésil est la seule grande ville a avoir franchi le pas en 2007, en décidant d’interdire a publicité omniprésente et intempestive sur ses murs. Elle est revenue sur cette décision en 2012, signant un contrat, avec JC Decaux, pour la mise en place de 1 000 horloges qui doivent donner aux citadins l’heure, la température, la qualité de l’air et des informations municipales.
Source AFP