Il y a d’un côté le covoiturage «historique» dit de longue distance, que l’on connait bien et qui fonctionne. Avec l’émergence de la société collaborative un autre se développe (avec pas mal d’obstacles), le covoiturage courte distance, pour des trajets quotidiens entre le domicile et le travail. Pour mieux comprendre le développement et les pratiques du covoiturage de longue et courte distance, l’ADEME publie deux nouvelles études.
Etude sur le covoiturage courte distance
Dans son étude sur le covoiturage courte distance, l’ADEME a interrogé les utilisateurs d’aires de covoiturage. Il ressort de cette enquête que «la plupart des répondants (81 %) utilisent les aires de covoiturage pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’étude – Dans 12 % des cas, il s’agit de déplacements professionnels (se rendre à un colloque, une réunion externe »…. Les trois catégories socioprofessionnelles les plus représentées sont les cadres et professions intellectuelles supérieures (39 %), les employés (27 %) et les ouvriers (17 %). L’Age moyen est de 38 ans.
Si le covoiturage se substitue en grande majorité à des déplacements effectués seul en voiture, il se substitue très peu à des déplacements en transport collectif, ce qui engendre un gain environnemental (émissions de pollutants et de CO2) conséquent.
Toujours selon cette étude les principales motivations mises en avant sont le gain financier, et la recherche de lien social. Les principaux freins identifiés sont la contrainte horaire, la difficulté de trouver un covoitureur et l’incertitude du trajet retour.
Enfin, l’ADEME identifie les 4 principaux facteurs de succès d’une politique de covoiturage :
- Le choix d’une échelle territoriale cohérente et la collaboration entre collectivités territoriales,
- La communication et l’animation pour faire connaître le covoiturage et donner envie d’essayer,
- Un outil de mise en relation efficace,
- Des aménagements pour faciliter et encourager la pratique, en particulier la constitution d’un réseau d’aires de covoiturage et demain peut-être des voies réservées sur autoroute.
Télécharger ici l’étude nationale sur le covoiturage de courte distance
Etude sur le covoiturage longue distance
On y apprend sans surprise que « la principale raison avancée pour pratiquer le covoiturage est la dimension économique. La convivialité est la 2ème raison la plus citée » et que la majorité des destinations sont « des aires urbaines de plus de 200 000 habitants ».
Autre indication donnée par l’étude : le profil des covoitureurs se diversifie. Il ne s’agit plus d’une pratique d’étudiants : « l’âge moyen a augmenté entre 2009 et 2015 et la majorité des usagers sont actuellement des actifs. De plus, le covoiturage n’est pas seulement pratiqué par des urbains : 16 % des covoitureurs résident dans des communes rurales, alors que le poids démographique de ces communes est de 22 % en France ».
L’étude montre également que les économies réalisées par rapport à l’utilisation d’une voiture particulière sont assez faibles. « Il a été calculé qu’1 kilomètre covoituré par un équipage entraîne une économie de 0,04 kilomètres en voiture particulière. En revanche Il est plus important sur les usages du train ainsi que de l’avion puisqu’un kilomètre covoituré par un équipage entraîne une diminution de près de 1,97 kilomètres en train et 0,07 kilomètres en avion.
Enfin, toujours selon l’ADEME, le covoiturage a peu d’impact sur l’évolution de la motorisation des ménages : « seuls 3 % des répondants déclarent que cette pratique les a amenés à se séparer d’une voiture. En revanche, pour 13 % des passagers, la pratique du covoiturage a permis de retarder l’accession à l’automobile : soit en retardant le passage du permis de conduire (8 %) soit en retardant l’achat d’un véhicule (5 %). »
Télécharger ici l’étude sur le covoiturage de longue distance
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crédit photo : http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2107